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Botte du Hainaut

Devoir de mémoire.

6 juin 2021, débarquement à Morlanwelz

Une douzaine d’amis passionnés par le militaria mais aussi animé par le devoir de mémoire se sont réunis ce dimanche 6 juin date du débarquement des troupes Alliées en Normandie, pour remercier un vétéran installé en Belgique sa Patrie d’adoption.
Cinq Willys et une douzaine de personnes étaient de sortie pour rendre hommage à Isaac Curtis Phillips, matricule Army Serial N° 34 832 585, Binchois la plus grande partie de sa vie et actuellement dans une maison de retraite à Morlanwelz.

Du monde pour honorer Curtis !

Outre les autorités américaines présentes le samedi et la douzaine d’amis réunis le dimanche pour honorer Curtis d’autres personnes, comme Alain Duez se sont intéressées à Curtis.
Après plus de 11 ans d’échanges, de cérémonies, de voyages en France (en Normandie principalement), en Allemagne, en Belgique et surtout d’amitié Alain Duez en collaboration avec un ami français est occupé à écrire un livre relatant la vie de Curtis. La sortie du livre est prévue l’an prochain mais avec l’aimable autorisation d’Alain Duez, voici bref résumé de quelques moments de vie d’Isaac Curtis Phillips.

« Curtis est un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale. Il est soldat dans la Compagnie «D», du 22ème régiment de la 4ème Division d’infanterie américaine, la IVY. Curtis est né le 10 juin 1924 à Rockmart, dans l’état de Géorgie. Il a vécu son enfance à Withesburg, Carroll County, en Géorgie, entouré de ses 6 autres frères et soeurs.
Son enfance a été rythmée par les travaux des champs. Ses quelques loisirs sont la chasse, la pêche et les quelques sorties.Curtis fait partie de ces familles américaines dont un homme a servi dans chacun des conflits depuis la Guerre de Sécession. Il a malheureusement perdu son petit frère William Daniel pendant la guerre de Corée. À 18 ans et demi, Curtis décide de faire son service militaire alors qu’il est exempté. On lui refuse son incorporation. Curtis se fâche, voit rouge, tape du poing sur la table et envoie tout simplement une chaise dans les vitres. Une autre époque… Son incorporation a lieu le 29 novembre 1943 à Fort Mc Pherson, Atlanta, Géorgie. Le choix de l’endroit du théâtre des opérations est fait : ce sera l’Europe. Curtis va de camps d’entraînement en camps d’entraînement (il est un des meilleurs tireurs de sa compagnie) : arme de poing, carabine, fusil, mitrailleuse à refroidissement à eau, mortier n’ont plus de secret pour lui. Curtis embarque le 1er mai 1944 à New York, destination : Plymouth dans le Devon, en Angleterre où il arrive le 16 mai. Les entraînements continuent et le 3 juin, c’est l’embarquement pour ce qui était encore tenu secret, la Normandie. Il débarque le 6 juin 1944 lors de la seconde vague d’assaut sur Utah Beach. De l’eau jusqu’à la poitrine, des odeurs insoutenables, ces moments resteront à jamais marqués dans la mémoire de Curtis. C’est ensuite les combats pour prendre la batterie de Crisbecq et la ville de Montebourg. Les combats durent 10 jours avec la prise de Cherbourg. Il prend sa première douche depuis le Dday le 26 juin. C’est ensuite l’opération Cobra pour remonter vers Paris en passant par Perrier, St Lô, et d’innombrables villes et villages. La ville lumière Curtis la contourne, alors que certains éléments de sa division défilent sur les Champs-Elysées ! Il traverse ensuite la Belgique et est aux abords de Bastogne le 9 septembre à Recogne très précisément pour ensuite se diriger vers Aix-la-Chapelle. La 4e division d’infanterie est la première division à entrer sur le territoire allemand le 11 septembre 1944. Curtis se retrouve devant la Ligne Siegfried ,elle est composée à cet endroit de 2 lignes de fortifications. La première n’est pour ainsi dire pas défendue …ce n’est pas le cas de la deuxième. La terrible division Panzer SS Das Reich se trouve de part et d’autre d’un couloir en forme de goulot. Sur un groupe de 250 soldats, 10 seulement survivent …Curtis fait partie de ces 10 chanceux ! Sa famille reçoit une lettre disant qu’il est porté disparu et une seconde le considérant comme Killed In Action! (tué au combat) Heureusement, il n’en est rien ! Un coma de plusieurs semaines et pas un mot ne sort de sa bouche pendant près de 15 jours ! Il est intégré à sa sortie d’hôpital dans une unité des « Beach Battalion » (552nd quartermaster headquarter, 3820 Gazoline supply Company Beach Battalion) qui s’occupe du réapprovisionnement et de la maintenance. Il rencontre sa femme à Binche en Belgique où il vit toujours depuis 1947. 3 filles, 8 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants sont nés de cette union ».

Si la lecture de ces quelques lignes vous donne envie de connaître dans le détail la vie de ce vétéran, n’hésitez pas à contacter Alain Duez (duezalain74@gmail.com), il vous préviendra de la sortie du livre retraçant la vie d’Isaac Curtis Phillips.

Un petit aperçu en image du  … débarquement à Morlanwelz