Glander ou glaner ?

That's the question !

La glandée ou panage désigne le fait d’envoyer des porcs paître dans les forêts pour y consommer les glands des chênes et les faînes des hêtres. Il n’y a pas si longtemps (1970), en Espagne, en Sardaigne ou au Portugal des éleveurs de porcs pratiquaient encore la glandée. Chez nous, cette pratique s’est éteinte entre les deux guerres. Le paysan chargé d’accompagner les porcs en forêt était appelé glandeur. Son manque d’occupation durant son travail a donné l’expression populaire … de glander.
Pendant cette période d’inactivité que nous vivons en raison du Covid-19 cette expression pourrait retrouver tout son sens mais, avouons ce sont des propos assez péjoratifs. On va dès lors de préférence s’intéresser au fait de glaner.

Un droit ancestral

À l’origine ce mot désigne le ramassage des épis après la moisson, tout le monde connaît le tableau de Millet « Les Glaneuses » illustrant parfaitement cette pratique. L’histoire de la langue française donne une autre saveur au verbe « glaner ». On glane parfois à la recherche d’informations ou alors, malheureusement on glane aussi en faisant les poubelles des supermarchés pour récupérer des denrées ou à la fin des marchés pour profiter des invendus. Les fleuristes font parfois la glane en forêt pour trouver du matériel pour agrémenter leurs compositions florales. Les cuistots n’hésitent pas à glaner en forêt, ne serait-ce que pour proposer à leur clientèle un potage à l’ail des ours ou un maitrank réalisé à partir des inflorescences d’aspérule odorante. Le massif forestier de la Botte du Hainaut regorge de cet ail des ours avec lequel vous pourriez réaliser d’excellents pestos ou autres potages. Bien évidemment pas question de balades en forêt pour l’instant, mais dès que le confinement de la population sera levé voici des coordonnées GPS qui permettront aux adeptes du géocaching de retrouver l’endroit où la photo ci-dessous a été prise : 50°8’14” N 4°12’18” E bien évidemment en respectant la réglementation locale.